La perception des émojis dans différents domaines
Le monde connecté d’aujourd’hui ne peut pas se passer des émojis. Nous nous servons de ces petites icônes pour agrémenter les messages textes que nous envoyons à nos amis, à nos collègues et à notre famille.
Ces mains qui applaudissent, ces visages diaboliques et ces visages qui clignent de l’œil sont si omniprésents qu’aujourd’hui ne pas utiliser d’émojis vous fait passer pour une personne dépassée, adepte tardif de la technologie, mais aussi pour une personne qui refuse de suivre l’évolution.
Utilisés pour transmettre un sarcasme de façon subtile, pour atténuer un message qui pourrait sembler plus froid ou pour donner un ton ou une attitude à un propos, pour faire connaitre une émotion, pour représenter un personnage ou pour exprimer une action, ces symboles occupent actuellement une place prépondérante dans la communication interpersonnelle. Même les médias commencent à en a utiliser pour illustrer leurs titres et articles !
Cependant, selon l’âge et la relation avec la technologie, une personne pourrait considérer l’utilisation des émojis soit comme une attaque directe contre la primauté de la langue, soit comme un moyen amusant de communiquer.
La question qui se pose est alors de savoir si l’utilisation des émojis est bien perçue. Et dans quel contexte sont-ils appropriés ?
Idées reçues sur les émojis
Certains chercheurs rejettent l’idée que les émojis sont en quelque sorte émasculant. En effet, le fait qu’une équipe de développeurs Google ait récemment proposé 13 nouvelles professions émojis pour les femmes afin qu’elles soient mieux représentées (au-delà de la danseuse salsa, un bikini, des ongles peints et quelques accessoires de mode).
Les hommes sont aussi très bien représentés dans les émojis, ce qui montre que ce n’est pas le seul domaine des adolescentes. De plus, il est clair que ces émoticônes sont en passe de devenir des outils essentiels de communication non-verbale pour les adultes et les adolescents, car ils permettent à l’émetteur de contextualiser une conversation de façon appropriée.
Nous estimons souvent que le texte est insuffisant et nous comptons sur les repères faciaux pour donner tout son sens au document. Ces repères visuels et la nature condensée des émojis permettent au lecteur de ressentir beaucoup de choses avec un effort minimal.
Les émojis dans les relations sentimentales
Une étude publiée en 2015 par le site Match.com a révélé que plus de la moitié des hommes et des femmes interrogés ont utilisé « l’émoji en clin d’œil » pour flirter et obtenir un rendez-vous. 41 % des femmes et 33 % des hommes ont déclaré utiliser l’image numérique pour les aider dans leurs fréquentations, le smiley étant le deuxième émoji le plus populaire.
C’est peut-être vrai, mais Natalie McKenna, une spécialiste du développement de l’image et de la stratégie des médias sociaux qui travaille avec des professionnels pour améliorer leur marque personnelle, recommande la prudence quant à l’utilisation des émojis, même dans le domaine sentimental.
Les émojis sur le lieu de travail
Le recours aux émojis dans les échanges professionnelles est sujet à la controverse.
McKenna est également chercheur à l’Université RMIT dans le domaine de la gestion de l’impression en affaires croit fermement que les émojis sont destinés à être utilisés en dehors du cadre professionnel. Étant membre du conseils d’administration, elle soutient que l’envoi d’un émoji dans ce contexte, n’est pas vraiment offensant, mais ça laisse néanmoins dubitatif. Non pas qu’elle soit opposée à l’émoji en principe, mais elle met en garde contre leur utilisation avec le personnel.
En effet, le fait d’être trop familier avec le personnel, peut, dans une certaine mesure, affecter l’autorité du dirigeant. Certaines personnes estiment en outre qu’il est très difficile de donner une évaluation de performance à quelqu’un qui envoi fréquemment des émojis.
Choisir le bon émoji
L’interprétation des émojis ne sont pas forcément les mêmes pour tout le monde. Ces symboles peuvent effectivement faire l’objet d’interprétation erronée. L’une des raisons en est leur rendu différent sur différentes plateformes de visualisation. Un émoji envoyé à partir d’un iPhone par exemple peut avoir un autre aspect lorsqu’il est reçu sur Nexus de Google. Un visage qui est interprété comme étant « parfaitement heureux » sur un appareil peut être perçu comme « prêt à se battre » sur un autre.
La grande probabilité de malentendu est l’une des raisons pour lesquelles vous devez tempérer l’utilisation de l’émoji. Il n’existe pas de règles strictes, mais il faut tenir compte du contexte et de la relation que vous entretenez avec le personnel. Si initialement, vous n’aviez pas une bonne relation avec votre personnel, vous comprendrez bien qu’un message chargé d’émoji qui claque des mains puisse rendre sceptique et être mal compris.
Et si vous pensez que le lexique des émojis peut induire en erreur et prêter à confusion, il n’y a rien de mal à s’en abstenir. Vos employés et collègues ne vous jugeront pas pour la simple raison que vous n’utilisez pas d’émojis en tant que PDG, mais ils le feront très probablement si vous l’utilisez d’une manière inappropriée.